Capitalisme rhénan ou capitalisme anglo-saxon ?

Publié le par Sciences - Eco - St Paul

Après la chute du mur de Berlin le vrai débat de société se situe non plus entre le socialisme et le capitalisme, mais au sein même du capitalisme. Deux modèles économiques et sociaux se sont peu à peu définis : le capitalisme rhénan et le capitalisme anglo-saxon ou néoaméricain.

La capitalisme rhénan est celui de l'Europe du Nord, de l'Allemagne et du Japon. Il se caractérise par la place importante de l'activité industrielle et une culture du travail bien fait, ainsi que par le souci de la solidarité, le rôle important des grandes banques et une relativisation du rôle de la Bourse dans le financement  des entreprises, un système de protection sociale très développé.
Le capitalisme anglo-saxon se définit par son éxaltation de l'individualisme et la présence de fortes inigalités. Il privilégie les activités financières, et le gain le plus rapide et le plus fort reste son ambition première.
Ainsi sous Kennedy, les Etats-Unis se sont écartés de leur libéralisme traditionnel pour se rapprocher d'un modèle, celui du Welfare State (l'état-providence), que leurs cousins britanniques avaient. Depuis la crise et après l'arrivée au pouvoir de Reagan, les deux modèles se sont nettement différenciés.

Le capitalisme anglo-saxon est le modèle qui semble l'emporter actuellement notamment là où l'économie de marché est arrivée récemment , par exemple dans les anciens pays communistes. Pourtant dit Michel Albert, le capitalisme rhénan est préférable tant en termes d'efficacité que d'éthique. Le capitalisme anglo-saxon a pour lui les "pailletes" et les feux de la rampe. La France semble attirée par ce type de captalisme. La preuve : la place prise par la Bourse de Paris, bien plus importante que celle de Francfort, alors que l'économie allemande reste bien plus lourde.

L'opinion diffuse et dominante est qu'on va vers une uniformisation du capitalisme impulsé par le succès et la domination du modèle américain. Ce n'est pas l'avis de Robert Boyer qui pense qu'on a, non pas deux , mais quatre modèles capitalistes:
- le capitalisme de marché
- le capitalisme mésocorporatiste
- le capitalisme social-démocrate
- le capitalisme à impulsion étatique






 

Publié dans économie

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